Le métis du village
Paroles et chant : Michaël Perruchoud
Musique, chant et guitare : Sébastien G. Couture

 
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© Cousu Mouche, 2010, tous droits réservés.
   
 

La Suisse est un pays rude, mais tellement magnifique. Avec quelques efforts, celui qui vient d’ailleurs peut y trouver sa place. Quelques générations suffisent même parfois pour s’intégrer.

  LE MÉTIS DU VILLAGE

J’me fais tout p’tit, je parle bas, je marche sur la pointe des pieds
J’ai ma place au fond du bistrot, j’dérange pas les habitués
Je n’donne jamais mon avis, j’suis trop heureux que l’on m’accepte
C’lui qui pinaille ou qui milite, c’est bien normal qu’on le rejette
Je suis le métis du village

On me repère comme le loup gris, le mouton noir, ça la fiche mal
Je marche comme un funambule sur les frontières municipales
J’n’ai pas de vignes sur cette terre, j’n’y ai pas fait ma communion
Alors pour donner le change, j’cotise à treize associations
Je suis le métis du village

Mon patronyme râpe sur leur langue et mon patois est un peu court
Si j’aspire à la tolérance, faut pas rêver de leur amour
C’est au cul des mêmes bovins que l’on forge ses sentiments
Les pelles se manient sans entrain quand on n’laboure pas le même champ
Je suis le métis du village

Mon père venait de Cossonay et ma mère de Cortaillod
Avec ma femme née à Boncourt je fais tache sur leur tableau
J’n’ai pas les yeux, pas le visage, pas leur façon de m’exprimer
Mais chaque jour avec courage, j’essaie quand même de m’intégrer
Je suis le métis du village
Je suis le métis du village